Véronique Jannot, marraine du centre ressource Lyon Vaise
L’actrice et chanteuse française Véronique Jannot était à Lyon
ce lundi 6 septembre pour le lancement de la pièce de théâtre «Tremblement de père»
Cette pièce présentée par la compagnie Les Maudits Gones, (la recette sera entièrement reversée à l’association Centre ressources Lyon) dont elle est la nouvelle marraine.
Comment avez-vous connu l’association ?
« J’ai rencontré Chrystelle, Sophie et Christian il y a deux mois. Ils cherchaient un parrain qui soit en accord avec leurs valeurs. Comme j’ai eu le malheur d’avoir un cancer à 22 ans, malheur qui fut une chance dans mon cas. Je sais combien ces endroits sont absolument capitaux. »
Comment avez-vous été suivie à l’époque ? (Véronique l’a raconté dans son livre “ Trouver le chemin” )
« En parallèle d’une chimiothérapie, j’ai suivi une auriculothérapie avec le Dr Nogier. J’ai rechuté cinq ans après, à la suite de la perte de l’homme que j’aimais, Didier Pironi. La fatigue plus le choc émotionnel, bingo, c’est reparti ! Là, j’ai trouvé un médecin qui faisait de l’acupuncture. Après quatre mois de traitement, je suis retournée voir mon chirurgien, on a fait un contrôle, il m’a dit, je ne veux pas savoir ce que vous faites, mais continuez. »
Peut-on aider à vaincre la maladie ?
« La maladie c’est un tremplin ou un abîme, si on sous-estime le mental. Quand vous créez, chantez, dessinez, faites du yoga, que vous êtes à l’écoute de votre corps, de votre respiration, vous sentez des choses nouvelles. Cet instinct a été enfoui parce qu’on vit dans un monde de rationalité. Mais le rationnel, ce n’est pas le cœur. Ici on a des médecins très qualifiés avec un cœur gros comme ça et qui ont compris les choses, c’est d’ailleurs généralement une fulgurance. »
Qu’entendez-vous par fulgurance ?
« À 22 ans, j’avais une vie dorée, passionnée, tout allait bien pour moi. Et soudain, imaginez, on vous apprend que vous n’aurez jamais d’enfant. Vous ignorez si vous allez vivre l’année d’après, c’est violent. Un ami m’a offert “ le Prophète” de Khalil Gibran : « La pensée est un oiseau de l’espace qui dans une cage de mots peut ouvrir les ailes, mais ne peut voler ». Ça a été une révélation. Puis un autre ami m’a offert “ Le livre tibétain de la vie et de la mort” de Sogyal Rinpoche et j’ai compris que la conscience de la mort vous engage à vivre ici et maintenant, à profiter de
l’instant présent, parce que c’est le seul dont vous êtes maître. »
Vous êtes aussi proche de la pensée du Dalaï-Lama ?
« Oui. Regardez, là je suis assise normalement, je vous regarde, je vous souris, quelque part je pratique, je suis présente à vous, ici et maintenant. Le Dalaï-Lama est le premier à le dire “ La religion c’est d’abord d’avoir bon coeur”. »
« La maladie est un tremplin ou un abîme, si on sous-estime le mental »
« La conscience de la mort vous oblige à vivre ici et maintenant »
Véronique Jannot